Auteur/autrice : DoStLi

  • Mythes sur les véhicules électriques

    Mythes sur les véhicules électriques

    Cet article, largement repris du site e-spirit, relate les mythes les plus présents concernant les véhicules électriques. 

    Si tout le monde roulait électrique, il n’y aurait pas assez d’électricité

    Largement compté, si toutes (TOUTES!) les voitures roulaient électriques, la consommation d’électricité globale n’augmenterait que de 9%. Incroyable, non ?
    La principale raison est l’efficacité remarquable des voitures électriques. Cela donne à réfléchir.
    En d’autres termes: nous pourrions tous, aujourd’hui déjà, rouler électrique. Le supplément d’électricité serait même couvert par nos centrales actuelles !
    Encore mieux : l’économie en électricité faite dans les raffineries qui transforment le brut en carburant compenserait quasiment le supplément nécessaire aux voitures électriques. Au final donc, l’augmentation de consommation d’électricité serait proche de zéro.

    Il n’y a pas assez de bornes de recharge

    Actuellement il y a déjà 1000 fois plus de prises électriques que de stations d’essence.
    Fini la corvée d’aller faire le plein, on recharge sa voiture là où elle est garée. Il existe aussi des chargeurs mobiles de haute puissance, comme par exemple le Juice Booster 2. Avec un tel appareil, on peut utiliser N’IMPORTE QUELLE prise industrielle (et de toute façon déjà les prises domestiques) pour recharger son véhicule.
    En d’autres termes : les voitures électriques peuvent être rechargées là où elles sont garées, tout simplement. Ainsi, chaque fois que l’on quitte son domicile, il est possible de le faire avec le plein d’énergie.

    Le bilan écologique des véhicules électriques est plus mauvais que celui des véhicules à essence

    Les batteries peuvent désormais être recyclées à 98%. La production d’électricité par l’hydraulique, l’éolien et le solaire est 100% neutre en émissions de CO2. L’absence de nombreuses pièces d’usures fait que sa durée de vie peut facilement atteindre 3 fois la durée de vie d’un véhicule à essence.
    Et : pas de gaz d‘échappement, pas de fuites dans nos sols, pas de marées noires, pas d’énergie grise gaspillée dans la filière du pétrole, pas d’huiles et de filtres usagés, etc, etc.
    D’ailleurs : les voitures électriques utilisent 90% de l’énergie embarquée pour la traction alors qu’un véhicule à essence seulement 15%, le reste est perdu en chaleur.
    En d’autres termes : l’affirmation en titre de ce chapitre est le rêve désespéré des compagnies pétrolières et des constructeurs de moteurs à combustion, mais depuis longtemps illusoire.

    L’autonomie est encore insuffisante

    La distance moyenne parcourue par un européen est de 60km par jour. Ceci est aisément possible avec n’importe quelle voiture électrique aujourd’hui sur le marché.
    Aujourd’hui, on recharge sa voiture où elle est garée, à domicile, au travail ou au parking du magasin. Dès lors, on a le plein à chaque fois que l’on part. Pratique et efficient.
    Et si vous roulez beaucoup et sur de longues distances, vous optez pour une Tesla Model S. Elle a une autonomie réelle pouvant atteindre plus de 500 km et bénéficie aujourd’hui déjà d’un réseau de recharge propriétaire GRATUIT, fiable et extrêmement performant, avec lequel vous vous rendez facilement n’importe où en Europe.
    En d’autres termes : le problème de l’autonomie est le Nessie de l’électromobilité. Effrayant, légendaire, mais personne ne l’a jamais vraiment vu.

    Personne ne veut attendre quatre heures que sa voiture recharge

    Il est vrai que personne ne veut attendre quatre heures autour d’une aire d’autoroute, c’est un mythe dans le sens qu’il n’y a pas besoin d’y aller! Les chargeurs rapides permettent d’éviter cela.
    Le plus difficile avec l’électromobilité est de faire changer les habitudes.
    D’ailleurs : les voitures électriques utilisent 90% de l’énergie embarquée pour la traction alors qu’un véhicule à essence seulement 15%, le reste est perdu en chaleur.

    Les voitures électriques sont lourdes et peu efficientes

    Pour le poids : BMW i3 électrique : 1195 kg. BMW 118i essence : 1295 kg, Audi A1 essence : 1210 kg. La voiture électrique est la plus légère … Ou : Tesla Model S électrique : 2150 kg. BMW 750i essence : 1945 kg, Lexus LS 600 essence : 2345 kg, Mercedes S 500 essence : 1955 kg, Bentley Continental essence : 2475 kg. La voiture électrique est dans la moyenne …
    Pour l’efficience : Une BMW i3 consomme dans la réalité environ 180 Wh par kilomètre, une Tesla Model S environ 220 Wh. Ceci correspond à environ 1.6 – 1.9 litres d’essence pour 100 km.
    En d’autres termes : Malgré que les voitures électriques soient aussi lourdes que celles à essence, elles ne consomment qu’un quart d’énergie.

    Les voitures électriques sont silencieuses et c’est dangereux

    Les voitures électriques sont en effet agréablement silencieuses. Dans un monde de pollution acoustique permanente, c’est un énorme bénéfice.
    Cela apaise et relaxe tout le monde. Du fait, on roule plus prudemment en présence de piétons. L’aspect intéressant est que malgré qu’on entende à peine le véhicule, on le perçoit sans stress et sans klaxon, tout simplement.
    Une contribution à la paix urbaine, pour ainsi dire.
    En d’autres termes : faire vrombir son moteur ou klaxonner n’est plus d’actualité. Le calme et la courtoisie sont synonymes de culture, c’est chic et moderne.

    Rouler électrique serait formidable, mais la technologie n’est pas mature et est chère

    Ce qui est amusant c’est qu’il n’y a presque plus de technique : une batterie, un moteur électrique, c’est tout ! Et les deux sont déjà incroyablement mûrs.
    Pour le prix : bien que le coût initial soit plus élevé, les frais d’entretien et d’énergie sont nettement moindres.
    En d’autres termes : déjà après 3 ans, une voiture électrique peut-être financièrement plus intéressante qu’un modèle à essence comparable.

    Les voitures hybrides sont plus pratiques car il est aussi possible de rouler avec de l’essence

    Trimballer deux types de motorisations n’a pas beaucoup de sens. Bonjour la complexité et tout ce qu’il faut produire en plus, entretenir et recycler. Un moteur à essence peut apaiser la peur de l’autonomie, mais rien de plus.
    Le concept hybride rappelle un peu la Ford T. Certains voulaient apparemment encore prendre un cheval avec, au cas où !
    En d’autres termes : le concept électrique est plus simple et plus efficient. Par conséquent, l’hybride n’a pas beaucoup d’avenir.

    Le bruit du moteur fait partie d’une belle voiture

    Aucun conducteur de véhicule électrique (même pas un jeune converti) ne ressent de manque pour le bruit ou les vibrations du moteur. Faites le test par vous-même et dites-nous si vous devenez l’exception qui confirme la règle!
    En d’autres termes : le V8 est sympa. Mais cela ne vaut pas le frémissement magique et imperceptible d’un champ électrique.

  • Pourrez vous lire ce texte ?

    Pourrez vous lire ce texte ?

    Prourez-vuos lrie ce txete ?

    Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabrigde, l’odrre des ltteers dnas un mtos n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soit à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlblème. C’est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot.

    Aoccdrnig to a rscheearch at an Elingsh uinervtisy, it deosn’t mttaer in waht oredr the ltteers in a wrod are, the olny iprmoetnt tihng is taht frist and lsat ltteer is at the rghit pclae. The rset can be a toatl mses and you can sitll raed it wouthit a porbelm. Tihs is bcuseae we do not raed ervey lteter by it slef but the wrod as a wlohe.

  • L’Atelier de Bois-d’Amont

    L’Atelier de Bois-d’Amont

    … ou un repas chez les voisins français.

    On entend parfois dire que les voisins utilisent les meilleurs produits de base, qu’ils font la cuisine la plus raffinée, qu’ils cultivent et élèvent les vins les plus réputés. Vous l’aurez compris : nous parlons ici de nos voisins français. Il est vrai que nous leurs devons plusieurs grands noms de la gastronomie actuelle. Il est également vrai que certains vins ont une renommée mondiale que la France défend avec la plus grande énergie (le village vaudois de Champagne en sait quelque chose).

    Pour rendre visite à nos voisins, nous avons choisi d’aller dans l’un de ces petits restaurants de charme que l’on trouve dans la plupart des villes et villages de France. Ces établissements sont souvent discrets et savent présenter une cuisine créative de qualité tout en préservant les traditions culinaires du terroir. Ils sont d’ailleurs, plus que les grandes tables, les vrais acteurs de la réputation de la gastronomie française.

    Pour trouver l’adresse que nous vous proposons, nul besoin de se déplacer durant de longues heures. Nul besoin non plus de réserver un billet de train ou d’avion. A quelques kilomètres seulement de la Vallée de Joux, nous nous arrêtons au centre de Bois d’Amont. Le restaurant s’appelle L’Atelier en souvenir de la menuiserie qui occupait il y a longtemps ces murs. De l’extérieur, la bâtisse est cossue. L’intérieur est accueillant, décoré de bois et de nombreux outils du temps passé.

    Le Chef, Patrick Brocart, est originaire de la région du Mercantour. De père niçois et de mère corse, il a appris l’art et le plaisir de la cuisine à l’Ecole hôtelière de Nice. Après avoir travaillé au Negresco, il a continué son activité professionnelle à Beaulieu-sur-Mer en Angleterre, à Isola en Italie, à Genève en Suisse sans oublier un stage de huit mois sur un paquebot tout autour du monde. Enfin, désireux de s’adonner à ses passions, la montagne et la cuisine, il arrive à Bois d’Amont et épouse une fille du village. Parfois, il aimerait bien voir encore du pays, découvrir d’autres goûts et parfums. Il le fait par procuration en demandant à quelque ami voyageur de lui ramener des ingrédients choisis avec lesquels il pourra faire ses expériences.

    Chaque Chef a sa manière de fonctionner, de créer. La méthode de Patrick Brocart, c’est le délire : essayer les choses les plus folles, les mélanges les plus inattendus. Citons par exemple les Escargots aux amandes ou le Clafoutis de courge aux groseilles. Mais ne nous y trompons pas ; s’il fait ces expériences étranges, c’est pour proposer à ses clients des associations de formes, couleurs, parfums et saveurs, qui donnent à sa cuisine une dimension gastronomique de très haut niveau. Il aime aussi proposer une carte très vivante où le changement est permanent. Tour à tour, ce sont les desserts, les légumes ou encore les viandes qui suivent le rythme des saisons et des nouvelles découvertes du Chef.

    Parmi les entrées de la carte gastronomique, on appréciera tout particulièrement les Foies gras dont le Chef maîtrise à la perfection les textures et les goûts. Dans les plats, quelques préparations originales sont à ne pas manquer : le Saumon mariné, le Confit de canard en crépinette, la Ratatouille provençale ou enfin le Gratin de riz, courge et muscade. Durant l’hiver prochain, une semaine créole sera proposée : l’occasion de découvrir des plats accompagnés de mélanges d’épices aux saveurs exotiques.

    Le jeudi soir, c’est une proposition de différentes pizzas qui remplace la carte habituelle. Cuisinée à L’Atelier, la pizza devient plat gastronomique. Les épices se marient avec les ingrédients traditionnels. La Créole aux tomates au massalé (mélange d’épices) et au fromage blanc épicé est remarquable.

    Les desserts maison sont cuisinés et élaborés avec le même soin que les autres plats. Une carte des vins fait une large place aux produits du Jura (Vin Jaune, Chardonnay-Savagnin, Côtes du Jura rouge ou blanc) ainsi qu’à un choix de bouteilles provenant de différentes régions de France.

    Les prix ? Il sont sans concurrence !

  • Château de Guédelon

    Château de Guédelon

    Le chantier de Guédelon est un projet visant, par la construction d’un château fort du type de ceux construits au XIIIe siècle, en partant de zéro et en utilisant uniquement des techniques de l’époque telles qu’elles étaient connues en Puisaye dans l’Yonne, à améliorer nos connaissances en castellologie. Créé par Michel Guyot, propriétaire et restaurateur du château de Saint-Fargeau, ce projet voit sa première pierre posée en 1997 et est prévu pour durer 25 années.

    Le chantier de Guédelon, réalisé sur une ancienne carrière boisée, présente plusieurs aspects :

    • touristique : le chantier se visite, avec plus de 200 000 personnnes accueillies en 2004 ;
    • pédagogique : le projet est ouvert et adapté aux visites scolaires et de groupe. Il permet notamment de découvrir les conditions de travail au Moyen âge des carriers, des tailleurs de pierre, des maçons, des bûcherons et charpentiers, des potiers, un forgeron, … ;
    • scientifique : le projet permet de mettre en pratique certaines connaissances historiques théoriques sur l’art de construire des châteaux forts ;
    • humain : le chantier a créé quarante-cinq emplois et deux cents personnes passionnées viennent bénévolement renforcer les équipes ;
    • social : L’emploi sur le chantier de jeunes en situation d’échec permet de les remettre sur les rails. L’an dernier, deux d’entre-eux ont réussi le CAP de tailleur de pierre.

    Le pont a été achevé en août 2002, constitué de 57 troncs de chêne et 670 clous forgés à la main.
    Le chantier emploie du personnel permanent et également des stagiaires. Il y a des animations, ainsi que des animaux.

  • Le Clédar

    Le Clédar

    C’était en 1984. L’école de musique de la Vallée de Joux avait mis sur pied des cours d’art dramatique. Pour les animer, elle avait engagé un morgien alors totalement inconnu dans notre région : Gérard Demierre.

    Plusieurs comédiens du Cercle Littéraire ainsi que d’autres amateurs de théâtre s’y inscrivirent et furent immédiatement conquis par ce saltimbanque venu de la plaine !

    En effet le travail avec un metteur en scène professionnel aussi charismatique que Gérard Demierre constituait une véritable révolution dans la manière d’aborder la scène et ne pouvait pas ne pas laisser de traces.
    Il en résulta d’abord un spectacle du Cercle Littéraire, Les Innocentines, joué à la Cabane des Jeunes au Sentier en mars 1985.
    Puis notre metteur en scène nous entraîna dans une aventure vidéo. La forêt profonde du Risoud, une mystérieuse sorcière, amante d’un contrebandier solitaire furent la trame d’un film tourné en automne 1985.

    Ces journées de prises de vue dans les bois, de repas partagés, de rires, d’amitié mais aussi de travail intensif nous amenèrent naturellement à la création d’une nouvelle compagnie qui fut appelée Compagnie du Clédar, en souvenir de ces portails rustiques rencontrés dans les pâturages de notre Vallée et avec un clin d’œil à la clef de l’art qui devait nous ouvrir la porte d’une aventure théâtrale fantastique et passionnante. L’assemblée constitutive eut lieu le 29 janvier 1986.

    Toujours sous l’impulsion cyclonique de Gérard Demierre, la toute nouvelle troupe inventa le  » Théâtre d’Eté Vallée de Joux  » et se lança dans sa première folie : Jouer sur le lac de Joux.

    Le succès du  » Barouf à Chioggia  » fut extraordinaire. Nous avions fait la preuve qu’une activité théâtrale d’envergure était possible à la Vallée de Joux et qu’elle constituait un fantastique moteur pour poursuivre notre travail de formation et de perfectionnement dans l’expression dramatique.

    Le  » Théâtre d’Eté Vallée de Joux  » était lancé.

    Depuis nous sommes toujours restés fidèles à nos objectifs :

    • Assurer un événement culturel important tous les deux ans.
    • Pour cela, travailler et encore travailler le théâtre par des cours et des ateliers quasi permanents et animés seulement par des professionnels chevronnés.
    • Ne pas s’enfermer dans un genre, mais aborder à chaque fois une autre facette du théâtre (Comedia dell arte, opéra, récit intimiste, théâtre classique ou contemporain).
    • Garantir la meilleure qualité possible de nos spectacles en confiant toute la responsabilité artistique à des professionnels (mise en scène, scénographie, éclairages, maquillage).
    • Accueillir toutes les personnes désireuses de participer à nos aventures.

    Finalement et encore plus simplement dit : se faire plaisir par un travail de qualité et transmettre ce plaisir aux milliers de spectateurs qui viennent partager avec nous quelques heures de bonheur.

  • Nørn

    Nørn

    Nørn est un trio vocal féminin qui transgresse les frontières entre passé et avenir, imaginaire et réalité, oeil et oreille…

    « Trois femmes. Fascinantes comme un trio de planètes étincelant au firmament de nos imaginaires… Aussi différentes qu’unies dans leur recherche d’un son venu du fond des âges, venu du fond d’elles-mêmes… A la fois étrange et familier, l’univers de Nørn attire comme un lieu artistique aux multiples possibles. »
    C. Jaquiéry

     

    Le trio vocal a cappella

    Depuis plusieurs années, le chant sous toutes ses formes fascine Anne-Sylvie Casagrande, Edmée Fleury et Gisèle Rime. Sans appartenance stylistique qui les enfermerait, les trois voix sœurs se mélangent, se repoussent, susceptibles à tout moment de changer de peau et de timbre comme un serpent en mue.
    Avec audace, fraîcheur et émotion, le trio emmène le public dans l’exploration de contrées vocales inattendues.
    Autant par sa présence scénique que par le jeu des voix, Nørn se conjugue entre force et fragilité, sauvagerie et légèreté, ne cessant de dérouter et d’envoûter.

    Pourquoi le nom Nørn ?

    Dans la mythologie scandinave, les Nornes sont trois femmes sans âge qui siègent au pied de l’Arbre de vie et tissent le destin des hommes, depuis le moment de leur naissance jusqu’au moment de leur mort.
    Il y a la Norne du passé, mélancolique et sensuelle, la Norne du présent, espiègle et vive, et la Norne de l’avenir, guerrière et visionnaire.
    Avec malice, les trois chanteuses aux personnalités marquées incarnent sur scène les trois sorcières du Nord.
    Et Nørn est tout naturellement devenu le nom de leur trio !

  • Le Meaulnes, un Restaurant pas comme les autres

    Le Meaulnes, un Restaurant pas comme les autres

    Je me souviens avoir mangé, il y a quelques années, dans un restaurant pas comme les autres. C’était à Paris dans une petite rue coincée entre le quai des Grands-Augustins et la rue Saint-André des Arts. Cette petite rue s’appelle Gît-le-Cœur. Elle se situe en plein Quartier Latin. Elle est si étroite que les voitures n’y ont plus place et le piéton y est roi. Ce restaurant, c’est le Meaulnes Restaurant.

    L’originalité de ce restaurant apparaît très tôt ; par son aspect extérieur d’abord. Pas d’enseigne lumineuse ni de signes accrocheurs. Seul son nom, sur une petite plaque au dessus de la porte, révèle sa présence. Quelques fenêtres laissent bien entrevoir des tables et des mangeurs mais il faut y regarder à deux fois. Entrons.

    Après avoir franchi la porte, trois marches descendent dans la salle. Celle-ci ne ressemble en rien à un restaurant. Elle suggère tout à la fois une librairie, une brocante, une salle de classe, une galerie de peinture ou une petite salle de lecture dans une bibliothèque. Le décor est charmant. Les tables et les chaises de bois sont simples, un peu anciennes. Des lampes de chevet et des appliques éclairent le tout d’une lumière discrètement tamisée. Des centaines de livres sont rangés sur plusieurs étagères et tables basses. Un projecteur de diapositives diffuse une image fixe ; c’est un paysage ni riant ni triste, un souvenir sans doute. Bien en vue, un tableau noir est couvert de mots : une phrase et la pensée du jour. Quelques draperies, enfin, donnent à la salle, un caractère légèrement exotique. Installons-nous.

    Le Patron nous accueille et nous indique une table. Lui et son personnel font leur service calmement. Au Meaulnes Restaurant, on fait tout au fur et à mesure, sans stress ni précipitation. Si le client sait quant il entre, il ne sait pas quand il ressort. La soirée peut durer des heures. Mais on ne s’ennuie jamais. La carte est manuscrite et propose des dizaines d’entrées, des quantités de plats et des multitudes de desserts. Le choix n’est pas facile et l’on goûterait bien un peu de tout tant les descriptions sont poétiques et alléchantes. Le Patron règne en maître et seigneur sur son restaurant. C’est lui qui a fait la décoration, a placé les éclairages. C’est lui qui a pris les photos qui sont projetées. C’est lui qui est l’auteur des phrases et pensées du jour. C’est lui qui a conçu la carte. C’est lui qui surveille la salle et la cuisine et qui, au besoin, aide son personnel. Mais il règne également sur la clientèle. Commandons.

    Bloc de papier en main, le Patron vient prendre la commande. Si un doute subsistait, c’est à ce moment là que l’on comprend que l’on n’est vraiment pas dans un restaurant habituel. Le client a passé une demie-heure au minimum à faire son choix sur la carte. Qu’à cela ne tienne, c’est de toute façon le Patron lui-même qui décide ce que mangerons ses hôtes. Il prend pourtant le temps d’entendre les préférences de chacun. Mais il corrige au fur et à mesure. Considérant la tête et les goûts de ses clients, il leur annonce sans équivoque ce qu’il va leur servir. En général, très peu de plats commandés seront servis tels quels. Il modifie au moins une sauce ou mélange le plat désiré à un autre plat de son choix. Plus souvent, il change tout. Mangeons.

    Quelques dizaines de minutes après avoir commandé et l’appétit bien aiguisé, nous pensons pouvoir bientôt manger. Illusions. Au Meaulnes Restaurant où tout se fait au fur et à mesure sans stress ni précipitation, on sert chaque table l’une après l’autre. Il faut donc attendre. Là encore, le Patron a tout prévu. Tout au long des intermèdes précédant l’arrivée d’un plat le Patron apportera, une fois des paquets de centaines de cartes postales anciennes, une autre fois des livres de collection d’images d’Epinal. A un autre moment, il viendra raconter des histoires et anecdotes du vieux Paris. Plus tard dans la soirée, il philosophera volontiers autour d’un verre de vin rouge. Lorsque l’on demande à boire au Meaulnes Restaurant, on vous répondra immuablement : « Oui, tout de suite ». Le vin est servi très rapidement. Par contre, on ne voit jamais les carafes d’eau !

    La cuisine est très soignée et raffinée. Il est minuit, nous n’avons pas vu le temps passer.
    Plusieurs fois, j’ai voulu retourner au Meaulnes Restaurant ; je l’ai chaque fois trouvé fermé. Il faut dire que le Patron n’ouvre que quand il en a envie. Pas la peine de réserver donc.

  • Le canard aux oranges (petite recette cruelle)

    Le canard aux oranges (petite recette cruelle)

    Pour faire un bon canard aux oranges, il faut commencer la préparation dès la naissance du caneton. Il faudra pour cela soustraire ce dernier à sa mère dès l’éclosion de l’oeuf. Cette étape ne devrait pas poser de problème particulier. Si la mère proteste ou que le père se manifeste, un bon coup de pied devrait faire l’affaire et calmer tout le monde. Tout le secret de cette recette réside dans le fait que les oranges ne seront pas simplement un ingrédient de la cuisson mais qu’elles seront la nourriture principale du caneton durant sa croissance. Sa chaire prendra ainsi petit à petit le parfum et le goût des oranges. L’alimentation du caneton devra faire l’objet d’une attention particulière. On veillera à le gaver d’une céréale peu goûteuse (blé, orge ou flocon d’avoine) additionnée d’un décilitre de jus d’oranges fraîches par jour. La céréale est là pour engraisser le volatile et apporter une consistance ferme à sa viande. Le jus d’orange amène le goût au « cœur » de l’animal.

    Le mélange céréales et jus d’oranges est hautement indigeste pour la volaille en général. Il conviendra donc de ne pas déroger à ce régime même si le caneton y oppose quelque résistance. On n’hésitera pas, en cas de besoin, à le gaver de sa préparation quotidienne à l’aide d’un entonnoir ou d’un tube d’un bon diamètre.

    Il est bon de remarquer que le procédé du gavage n’est pas mis en œuvre seulement pour nourrir la volaille ; il est également utilisé par certains politiciens qui entendent rassasier les foules en leur servant des discours simples, populistes et rassembleurs. Mais revenons-en à notre recette !

    Il peut arriver que le caneton, lassé de son alimentation, vous accueille parfois l’œil triste et implorant alors que vous vous approchez pour le nourrir. En aucun cas, il ne faudra céder. Au contraire, vous marquerez votre détermination en doublant sa ration. L’engraissement n’en sera d’ailleurs que plus rapide.

    Après avoir bénéficié de ce régime alimentaire durant quelques mois, le caneton deviendra un canard dodu prêt à être mangé. Il faudra alors l’attraper et le tuer. En l’attrapant, on veillera à ne pas stresser l’animal ; la meilleure solution est de le saisir par derrière en lui tordant littéralement le cou. Si cela n’est pas possible, il reste quelques procédés qui ont fait leurs preuves : lui couper la tête à la hache ou lui l’écraser dans une machine à faire les lasagnes ou même le noyer dans la marre (attention au goût de terre s’il venait à en avaler).

    L’animal tué, le plumer, le cuire avec une ou deux oranges, l’assaisonner et le manger.

    Bon appétit.

  • Le Vin Jaune, si rare et si proche !

    Le Vin Jaune, si rare et si proche !

    Il existe dans le monde des quantités de vins différents. Ils savent chacun se distinguer par leur robe, leur parfum, leurs tanins ou encore par leur sucre ou leur acidité. La plupart sont vinifiés selon des méthodes bien établies, connues et maîtrisées. Il en est par contre quelques uns qui échappent aux règles habituelles de la vinification. Il en est même qui tirent parti de transformations naturelles dont personne n’a encore compris les subtilités. L’un d’entre eux est élaboré à quelques kilomètres seulement de notre chère Vallée. Mais peut-être l’avez-vous reconnu ? Le Vin Jaune ! Les vins du Jura étaient connus depuis de nombreux siècles. Leurs qualités étaient déjà contées et chantées au Moyen-Âge ; bien avant que la France ne découvre les vins de la Bourgogne et du Bordelais. Depuis des siècles, l’élaboration du Vin Jaune obéit à un processus qui garde aujourd’hui encore tout son mystère. Il est actuellement considéré par les œnologues comme l’un des meilleurs vins blancs au monde.

    Issu du cépage blanc Savagnin, le raisin qui est à la base du Vin Jaune est d’abord vinifié de manière tout à fait classique. Il est ensuite stocké dans des fûts de 228 litres pour un séjour de six ans et trois mois au minimum. Durant ces quelques années, un voile de levures formera une flore à la surface du liquide et protégera le vin d’une trop grande oxydation. Une partie du contenu s’évaporera mais le fût ne sera jamais ouvert ni ouillé (complété) pour ne pas troubler la délicate flore (cette transformation particulière est aussi exploitée dans la vinification des Jerez Fino). Après cette longue maturation, les fûts sont percés et dégustés. Une partie peut être jetée ; une autre est déclassée. Le reste, la moitié environ, a les qualités requises pour faire le Vin Jaune. Il arrive parfois (une fois par décennie environ) que la totalité de la récolte soit déclassée. Il n’est pas question de brader l’appellation.

    Le Vin Jaune est issu des vignobles du Jura (régions d’Arbois et de L’Etoile) ; les meilleurs vignes étant situées autour du village de Château-Chalon. Le Vin Jaune représente à peine plus de 40 hectares, tous domaines confondus : l’équivalent d’un petit parchet dans le Bordelais. Les terrains qui conviennent le mieux au Savagnin sont composés de marne bleue, grise ou noire. Le Vin Jaune est conditionné dans des bouteilles de 62 cl appelées « Clavelin ». La contenance est de 62 cl car c’est ce qui reste d’un litre après l’évaporation survenue durant plus de six années d’élevage en fût.

    Nous pourrions nous arrêter là, constatant combien ce produit est rare et précieux. Mais ce n’est pas fini : le Vin Jaune nous réserve quelques autres surprises !

    Le vieillissement ne fait pas peur au Vin Jaune. Après cinquante ou cent ans, il possède encore toute la vigueur de sa jeunesse. Et encore : c’est le seul vin au monde qui vieillit aussi bien dans un grenier que dans une cave. C’est également le seul vin blanc qui se boit chambré (15 à 17º). C’est aussi le seul vin que l’on peut ouvrir, refermer et apprécier à nouveau après plusieurs mois ou années.

    Le Vin Jaune est diversement apprécié. Il est vrai que ses parfums de noix verte et son acidité soutenue ont de quoi surprendre. Dans le Jura, on dit d’ailleurs que ce n’est qu’à partir de la sixième dégustation que l’on commence à s’habituer aux particularités de ce vin. Il accompagne aussi bien les fromages de nos contrées (Gruyère, Vacherin, Comté ou Combier) que les foie-gras ou les volailles.

    Santé !

  • La maladie de l’homme fol

    La maladie de l’homme fol

    Nous sommes entrés dans le troisième millénaire. C’est l’occasion pour notre rubrique dédiée aux plaisirs du palais de dresser un bilan. L’histoire de l’homme a été une succession d’évolutions. Certaines de ces évolutions se sont même avérées être des progrès pour l’humanité. La plupart hélas ne sont que fuite en avant et (auto-)destruction.

    Le domaine de l’alimentation, comme d’autres, a été marqué jusqu’au siècle passé par l’empirisme. Grâce à la sagesse et à l’expérience des anciens, nous savions que tel ou tel ingrédient était bon ou qu’un autre ne devait être consommé que dans certaines circonstances. Ces connaissances étaient transmises oralement de génération en génération. Elles augmentaient constamment. Petit à petit, les recherches scientifiques ont permis de mieux connaître les fondements des connaissances anciennes selon des démarches exactes et rigoureuses.

    Parallèlement à cela, notre civilisation occidentale a rejeté de plus en plus ses valeurs d’antan que sont la qualité, le bien-vivre, le travail bien fait pour se précipiter dans l’enrichissement rapide, la superficialité et la fracture sociale. La conséquence immédiate de ce mouvement est la négation des connaissances anciennes et l’utilisation rapide et immodérée des nouvelles connaissances scientifiques. Le seul critère devient l’argument économique.

    L’alimentaire n’échappe pas à ces changements de valeurs. Souvenons-nous que l’on trouvait sur le marché, il y a quelques années, de l’huile frelatée ou du vin coupé au méthanol. Des révélations récentes ont montré que des milliers de tonnes de beurre vendu en France était enrichi aux hydrocarbures. Je passe sur les œufs et les poulets industriels atteints de salmonellose ou les veaux engraissés aux hormones. La situation est grave. Tout est tellement bon pour faire du fric que l’on est même prêt à nous empoisonner pour cela.

    Aujourd’hui, on nous avoue nous avoir fait manger de la vache qui devient folle. Elle peut même rendre fou celui qui la mange. On confesse alors que ces vaches étaient nourries avec de la viande et que l’on ne savait pas que cela pouvait leur être fatal. On essaye de nous rassurer en nous racontant que seuls quelques morceaux de la bête sont incriminés, que la surveillance est de plus en plus grande, que l’on ne donnera plus jamais de viandes à ces grands herbivores. Balivernes. Le monde scientifique cherche et ne trouvera que lentement les réponses que nous n’aurons peut-être que dans plusieurs années. Pourtant un certain Steiner avait décrit, en 1923 déjà, comment des vaches nourries avec de la viande pourraient devenir folles. Notre irrespect de la connaissance ancienne a rangé ce propos aux oubliettes.

    Qui donc est le plus fou des deux : l’homme qui nourrit mal la vache ou la vache qui transmet une maladie à cause de la nourriture donnée par l’homme ? La vache n’est pas folle ; c’est l’homme qui est fou. C’est la maladie de l’homme fol !
    Pouvons-nous dès lors espérer que, prenant conscience de sa maladie, l’homme cherche la guérison, la voie de la sagesse et de la modération dans ses rapports avec la nature ? Oui, nous pouvons espérer ! Mais plus tard, beaucoup plus tard…

    Parlons maintenant de l’avenir immédiat. L’on nous fait manger des aliments qui contiennent plus ou moins d’OGM (organismes génétiquement modifiés) et l’on nous affirme, bien sûr, que cela n’est nocif ni pour l’homme ni pour la nature.

    Ces aliments ne sont que rarement identifiés comme contenant des OGM. Des essais récents ont montré que l’une des variétés de maïs OGM tue des papillons. Toujours aucun risque nous répète-t-on pourtant. Facile ! Face à la justice, il suffira de prouver que l’on ignorait les risques réels ; face aux personnes malades, on jettera quelques excuses et plusieurs millions de dollars en guise de consolation. Pourquoi cela ? Par manque de recul, d’années d’observation et de dimension humaine.

    Mais, espoir, il existe une solution. Nous sommes les consommateurs, donc les payeurs ; nous avons le pouvoir de décider. Pour décider, deux critères simples : lever le doute et se fier à son palais. Lever le doute, c’est exiger de connaître exactement le contenu, la provenance et la qualité de ce que l’on nous vend ; si le doute subsiste, c’est ne pas acheter. Se fier à son palais, c’est goûter avant de manger ; c’est savoir comparer pour rechercher la meilleure qualité, la meilleure saveur. L’intelligence et la connaissance auront ainsi raison de la maladie de l’homme fol. Utopie ? A vous d’en décider.

    Bon millénaire et bon appétit.