Catégorie : Curiosités

  • Le Sapin

    Le Sapin

    Chaque fin année, nous créons un sapin que nous voulons le plus original possible. En 2014, à cause de notre déménagement, nous avons marqué une pause dans cette habitude. Nous l’avons cependant reprise à fin 2015 dans notre nouveau logement.

    Généralement, le sapin est présenté aux amis, à la famille, aux voisins dans le cadre d’un vernissage apéritif (ou d’un apéritif vernissatoire).

    Dans les lignes qui suivent, en remontant dans le temps, nous faisons la rétrospective des créations faites à ce jour.

    Le sapin émergé d’un simple point (2019)

    Le sapin 2019 émergea d’un simple point (situant sa pointe), dans une performance artistique et collective, dont nos amis, voisins et familles furent acteur ou spectateur selon leur plaisir et leur envie. Nul besoin de s’équiper alors de blouses, de gants, de bottes, de masques ou de salopettes : les techniques utilisées pour la mise en œuvre de la performance ne tachaient ni ne blessaient.

    Le sapin duo recto verso (2018)

    Le sapin 2018 s’inscrit dans une structure plane. Il est « duo » parce qu’il y en a deux : un au Nord, l’autre à l’Ouest. Il est « recto verso » parce que les deux faces sont décorées. Placé sur des grandes vitres, le sapin est ainsi visible autant de l’extérieur que de l’intérieur. Sa structure, en papier de soie, lui apporte une transparence qui le met en lumière de manière spectaculaire autant de jour que de nuit.

    Le sapin de verres en verre vert (2017)

    Le sapin 2017 est constitué de verres (à eau) en verre (la matière) vert (la couleur). Il est éclairé par dessous et par dessus grâce à des leds ; par dessous avec un bandeau de leds ; par dessus avec une lampe de poche à led, disposée verticalement, comme la pointe du sapin, la lumière orientée vers le bas. Le verre est ainsi noyé de lumière. Le tout est disposé en hauteur sur les armoires de cuisine, pour le plus bel effet. Ce sapin est totalement recyclable, sous forme de verres à eau.

    Le sapin déstructuré (2016)

    Le sapin est décomposé. Ou déstructuré. Présenté dans trois grands vases, il est matérialisé selon trois de ses matériaux essentiels : l’arbre, les boules, les guirlandes. Un éclairage LED disposé au pied des vases le mettent en lumière, dimension indispensable pour un sapin de Noël. Disposé sur les armoires de la cuisine, il est visible depuis la cuisine et le séjour.

    Le sapin réduit à sa plus simple expression (2015)

    Le sapin est réduit à sa plus simple expression. Un simple tube fluorescent de couleur verte est disposé de manière verticale. Le tout est disposé sur les armoires de la cuisine, et ainsi visible depuis la cuisine et le séjour. La couleur autant que la verticalité évoquent ainsi le sapin. Tout le reste est laissé à l’imaginaire de celui qui le regarde.

    Le sapin cadeau (2013)

    Le sapin est constitué exclusivement de papier d’emballage cadeau de deux couleurs différentes. Plusieurs rouleaux de papier d’emballage ont été nécessaires pour figurer un arbre de plus de deux mètres de hauteur. Le sapin est agrémenté de quelques guirlandes. Il est suspendu à quatre mètres au dessus du sol.

    Le sapin de boules (2012)

    Le sapin est constitué exclusivement de boules, de différentes tailles, de différentes couleurs. Quelques guirlandes et petites décorations agrémentent l’ensemble. Le sapin est suspendu à quatre mètres au dessus du sol.

    Le sapin « être soi-même un sapin » (2011)

    Le sapin est une toile décorée de boules et de guirlandes. Il fait environ trois mètres de hauteur. Il est suspendu, sa base survolant le sol de quelques centimètres. Le sapin peut être élevé très facilement et redescendu tout aussi facilement, chaque opération ne prenant que quelques secondes. Mieux, le sapin peut être redescendu sur un invité, ce dernier étant alors enveloppé dans l’arbre. L’expérience permet ainsi à chacun de mieux se représenter ce que peut vouloir dire « être soi-même un sapin ».

    Le sapin kitsch (2010)

    Le sapin est un sapin gonflable trouvé dans le commerce. Il est agrémenté de cadeaux et d’une étoile. Il est éclairé grâce à quelques leds disposées à l’intérieur. Il est suspendu à cinq mètres au dessus du sol. L’effet « création » de ce sapin est la manière dont il a été présenté aux invités lors de son vernissage. En effet, le tout était alors contenu dans un carton suspendu. A l’heure de sa présentation, le sapin a littéralement jaillit du carton sous l’effet du gonflage.

    Le sapin sans aiguilles (2009)

    Le sapin est constitué de segments de troncs de longueurs variables, disposés de bas en haut du plus long au plus court, et tournés de manière aléatoire pour suggérer la disposition des branches d’un arbre. Le bois utilisé a été choisi dans des déchets naturels tombés en forêt. Le sapin est finalement suspendu à cinq mètres au dessus du sol.

    Le sapin à l’envers (2008)

    Le sapin, un arbre tout à fait normal, est suspendu par son tronc à six mètres de hauteur. Il pointe vers le sol. Il est décoré de guirlandes et de boules.

  • Essai d’une voiture à essence

    Essai d’une voiture à essence

    Écrit par un membre du club Tesla de Suède, voici la traduction d’un texte assez amusant sur un essai routier d’une voiture très étrange : une voiture à essence!! (source, en anglais : http://teslaclubsweden.se/test-drive-of-a-petrol-car/).

    L’essai d’une voiture à essence

    « Après avoir entendu tant de bien sur les voitures à essence, nous avons décidé de tester une voiture de ce type. On nous avait dit que ces véhicules ont, à la fois, des prix d’achat abordables et la recharge rapide. Une formule gagnante en théorie, mais comment est-ce dans la vie réelle ?

    Nous nous sommes installés dans la voiture de démo chez le concessionnaire. Les constructeurs automobiles ne vendent pas les voitures eux-mêmes par Internet, ils ne le font que par des ateliers de réparation de voitures indépendants qui sont des intermédiaires. Ça semble de mauvais augure : acheter une voiture à essence d’un atelier de réparation de voitures où l’on souhaite se rendre le plus rarement possible. Mais vous ne pouvez apparemment pas acheter la voiture directement auprès du fabricant! Le vendeur était très «entreprenant» et a essayé de nous convaincre d’acheter la voiture avec beaucoup d’insistance, mais enfin! L’expérience d’achat est peut-être mieux ailleurs ?

    Donc, nous nous sommes assis dans la voiture et avons appuyé sur le bouton « START ». Le moteur à essence de la voiture toussait comme s’il était à l’agonie, puis il a commencé à fonctionner. On pouvait entendre le son du moteur et de toute la carrosserie qui vibrait comme si quelque chose était brisé, mais le vendeur nous a assuré que tout était normal. La voiture est équipée d’un moteur électrique et d’une batterie de taille microscopique, mais ceux-ci ne sont utilisés que pour démarrer le moteur à essence – le moteur électrique ne peut pas faire tourner les roues. Le moteur à essence utilise ensuite un réservoir plein d’essence, un liquide de source fossile, pour propulser la voiture en faisant exploser des petites gouttes de ce liquide. Apparemment, ce sont ces petites explosions que vous entendez et que vous sentez lorsque le moteur est en marche.
    Le moteur à essence se compose de centaines de pièces mobiles qui doivent avoir une tolérance de quelques centièmes de millimètre pour fonctionner. Nous avons commencé à comprendre pourquoi ce sont des ateliers de réparation de voitures qui vendent les voitures – est-ce possible que les vendeurs espèrent que quelque chose brise dans la voiture pour qu’ils puissent le réparer ?

    Les pièces d’une véhicule thermique

    Nous avons réglé la transmission à la première vitesse, et l’auto s’est mise à avancer dans une brusque secousse. Et ça ne s’est même pas produit parce que nous avions accéléré brutalement! Les moteurs à essence ne peuvent apparemment pas entraîner une voiture aussi doucement que des moteurs électriques. En fait, il n’y a pas eu de réelle accélération, puisque nous ne pouvions pas aller plus vite que 40 km/h! À cette vitesse, le moteur à essence vibrait fort et faisait un bruit d’enfer! La voiture entière était secouée violemment. Convaincus que quelque chose devait être brisé dans la voiture, nous nous sommes arrêtés. Le vendeur a ensuite expliqué qu’avec les moteurs à essence, vous devez «changer de vitesse» régulièrement! Entre le moteur et les roues, il n’y a pas un engrenage à rapport fixe, mais une série d’engrenages avec des rapports variés! Le moteur à essence ne peut produire de l’énergie que dans une plage de vitesse limitée, et doit donc être couplé avec différents rapports afin de continuer à accélérer. Il y a 5 vitesses différentes que nous pouvons sélectionner, et la vitesse de la voiture augmente en conséquence. Comme nous l’avons appris rapidement, il est très important de sélectionner à tout coup la vitesse adéquate; sinon, le moteur s’arrêtera ou sera gravement endommagé! Il faut une formation complète pour bien apprendre à choisir la bonne vitesse au bon moment – mais il existe également des modèles à transmission automatique qui peuvent le faire par eux-mêmes. Dans la voiture à transmission manuelle, nous devions constamment écouter le moteur pour éviter de l’endommager. Très stressant.

    Nous avons demandé si le bruit constant du moteur – qui franchement nous dérangeait, car nous étions incapables de bien entendre la radio – pouvait être éteint. Mais il ne pouvait pas. Très décevant.

    Après avoir amené la voiture à la vitesse de la circulation, en effectuant les complexes changements d’engrenages, nous approchions un feu de circulation. Relâcher la pédale d’accélérateur n’a donné lieu à aucun freinage important, nous avons dû appuyer fortement sur la pédale de frein afin de ralentir la voiture. Nous avons été surpris d’entendre de la part du vendeur que les freins sont entièrement mécaniques! La seule chose qu’ils génèrent est de la chaleur – le freinage ne donne pas de régénération de l’essence dans le réservoir! Il s’agit d’un énorme gaspillage, mais nous allions bientôt réaliser que la suite pouvait être encore pire !

    Quand nous sommes arrivés à un arrêt, le moteur a continué à tourner et à faire vibrer la voiture – même si la voiture était immobilisée! Le moteur a continué à brûler de l’essence sans faire avancer la voiture! Comment cela se peut-il? Oui, le vendeur a expliqué, c’est un fait avec les voitures à essence : le moteur est toujours en fonctionnement et en train de brûler de l’essence – même lorsque la voiture est à l’arrêt. Certains modèles rares arrêtent cependant le moteur à un feu rouge, a-t-il expliqué. Eh bien, cela fait certainement plus de sens. Ouf !

    Après un moment, nous sommes arrivés à une station-service où nous allions recharger la voiture. La voiture indiquait que le réservoir était à demi-plein, mais nous voulions essayer la fameuse charge ultra-rapide des voitures à essence!
    Donc, nous sommes allés à la station-service et avons ouvert le bouchon du carburant. La buse de remplissage est très similaire à un connecteur de charge, mais ce n’est pas des électrons qui sortent de celui-ci, c’est de l’essence. L’essence est un liquide hautement cancérigène, puant et inflammable dérivé de plantes et d’animaux éteints depuis des millions d’années. L’essence est pompée vers un réservoir dans la voiture, qu’elle traîne alors avec environ 50 litres de ce liquide dangereux en elle.

    Nous avons amené la buse à la voiture, mais rien ne s’est passé. Le vendeur a alors expliqué que nous devions payer pour la faire démarrer! Tout comme les bornes rapides que certaines compagnies d’électricité ont mis en place. Après que nous ayons mis la carte de crédit dans le lecteur, nous pouvions commencer. Effectivement, après 3 minutes d’autorisation avec la carte de crédit, le remplissage a été extrêmement rapide! En seulement quatre minutes, nous avons rempli le réservoir à essence au maximum! Mais il y avait deux compteurs sur la pompe : celui qui montrait le nombre de litres pompés et celui qui montrait combien il nous en coûterait. Comme ce compteur tournait VITE! Si vite, que nous pouvions difficilement voir les chiffres défiler!!! Bien sûr, nous avons rempli le réservoir en quatre minutes, mais ça nous a coûté un incroyable 55 $! Une charge complète devrait donc coûter le double de ce montant, soit un ÉNORME 110 $! Nous pestions d’être apparemment tombés sur une des stations-services les plus chères, mais non, il semble que toutes les stations sont pratiquement au même prix et montent toutes leurs prix en même temps, juste avant les longs week-ends! On a commencé à demander au vendeur s’il y avait des solutions de rechange? Combien ça coûte pour remplir à la maison? Et combien de stations de remplissage gratuites existent ?

    Le vendeur avait l’air très perplexe et nous a expliqué qu’il est impossible de faire le plein d’essence des voitures à la maison, comme pour une voiture électrique et qu’il n’y a AUCUNE station-service gratuite. Nous avons essayé de lui réexpliquer nos préoccupations, au cas où il aurait mal compris, mais il a insisté pour dire qu’il n’y a pas de station-service aux maisons. Apparemment, vous devez passer plusieurs fois par mois à la station-service pour recharger votre voiture à essence à des prix exorbitants – il n’y a pas de solutions de rechange! Il est très étrange, avons-nous songé, qu’aucun des constructeurs automobiles n’ait lancé ses propres stations-services gratuites.

    Il n’y a pas non plus de station-service où vous pouvez remplir plus lentement, mais à un prix moins cher. Nous avons commencé à calculer le prix par rapport à la consommation et sommes arrivés à la conclusion choquante que le coût d’opération d’une voiture à essence revient à un inimaginable 12 $ au 100 km! Alors que les voitures électriques sont confortablement rechargées à la maison chaque nuit pour 1,25 $ par 100 kilomètres. Avec les voitures à essence, on doit faire des détours plusieurs fois par mois pour remplir à ces tarifs exorbitants – sans exception! Le coût mensuel pour une voiture à essence peut – juste pour l’essence – facilement dépasser quatre cent dollars! Nous avons commencé à comprendre pourquoi ils sont si peu chères à l’achat – leur frais d’exploitation est extrêmement coûteux à la place.

    Nous avons également commencé à comprendre pourquoi il faut tant de stations-services partout dans le monde, si toutes les voitures à essence doivent toujours se rendre à ces stations pour faire le plein. Imaginez si vous pouviez recharger votre voiture électrique seulement aux chargeurs rapides des compagnies d’électricité – et nulle part ailleurs !

    Alors que nous avions tout cela à l’esprit, nous nous sommes retrouvés dans un embouteillage et avons été horrifiés de constater que le moteur à essence continuait de brûler cette essence si chère, alors même que la voiture était arrêtée ou se déplaçait très peu. Avec les véhicules à essence, il est facile de se heurter à l’anxiété des coûts – le sentiment que la voiture brûle littéralement votre argent! Aucune recharge à la maison pour pas cher et pas de régénération de l’essence dans le réservoir de carburant lorsque l’on freine : c’est une folie économique, Surtout que toute l’essence doit être importée de l’étranger.

    Nous avons retourné la voiture dans les locaux du concessionnaire, tiré le frein à main et sorti de la voiture. Le moteur à essence a continué à tourner! Apparemment, il faut éteindre manuellement le moteur pour arrêter la combustion du précieux liquide. Mais nous voulions voir le moteur à essence, de sorte que le vendeur a ouvert le capot. Toute la partie avant de la voiture était complètement encombrée de tuyaux, de raccords, de réservoirs de fluide et, au milieu de tout cela, d’un énorme bloc de fonte vibrant qui, apparemment, constitue le cœur du moteur. Il n’y avait pas de place pour les bagages à l’avant de la voiture! Malgré sa taille énorme, (il faisait beaucoup de bruit et de vibrations), le moteur pouvait à peine livrer une centaine de chevaux! Le moteur était également très chaud; nous nous brûlions dessus lorsque nous l’avons frôlé. Il chauffe même si c’est une chaude journée d’été et que le moteur n’a pas besoin de produire de la chaleur à l’habitacle. Étrange.

    Nous sommes devenus également inquiets de ce qui se passerait si nous avions un accident dans une voiture à essence? Le bloc de fonte qui occupe la majeure partie du compartiment moteur est situé au beau milieu de la zone de collision! Où irait-il si nous entrons en collision frontale – serait-il possible que ce gros bloc de fonte nous broie les jambes? Pour éviter que cent kilos de fonte à l’avant de la voiture ne fasse des blessures, il est tellement plus facile de construire des voitures électriques sécuritaires. En outre, nous avons vu sur des centaines de photos et de vidéos sur Internet des voitures à essence en train de brûler. Il semble que le réservoir à essence fuit souvent après un accident, de sorte que le liquide inflammable se répand et s’enflamme ou explose !

    À partir du moteur, sous la voiture, il y a un système d’échappement – une sorte de cheminée pour des échappements de moteurs. Lorsque vous brûlez l’essence cancérigène, un tas de gaz nocifs sont produits. La voiture nettoie les gaz les plus dangereux, mais ce qui reste est libéré dans l’air derrière la voiture, qu’il est toujours malsain de respirer – et qui sent très mauvais! Et les voitures à essence sont autorisées à émettre ces gaz nocifs dans le milieu de nos villes? Les voitures à essence crachent des gaz nocifs, et même du dioxyde de carbone fossile qui contribue à nous assurer un avenir catastrophique causé par les changements climatiques !

    Nous avons remercié le vendeur pour l’essai, hoché la tête et lui avons redonné la clef de contact (oui, il appelle ça comme cela). Il a compris qu’il ne parviendrait pas à faire affaires avec nous et, à l’exception d’une tentative boiteuse, il n’a plus essayé de nous vendre la voiture.

    Sur le chemin du retour dans notre voiture électrique, nous avons regardé avec un regard complètement différent les pauvres banlieusards qui doivent faire la navette vers la ville et qui ont encore à composer avec leurs voitures à essence. Nous avons ressenti de la compassion pour ces gens. »

  • Pourrez vous lire ce texte ?

    Pourrez vous lire ce texte ?

    Prourez-vuos lrie ce txete ?

    Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabrigde, l’odrre des ltteers dnas un mtos n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soit à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlblème. C’est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot.

    Aoccdrnig to a rscheearch at an Elingsh uinervtisy, it deosn’t mttaer in waht oredr the ltteers in a wrod are, the olny iprmoetnt tihng is taht frist and lsat ltteer is at the rghit pclae. The rset can be a toatl mses and you can sitll raed it wouthit a porbelm. Tihs is bcuseae we do not raed ervey lteter by it slef but the wrod as a wlohe.

  • Château de Guédelon

    Château de Guédelon

    Le chantier de Guédelon est un projet visant, par la construction d’un château fort du type de ceux construits au XIIIe siècle, en partant de zéro et en utilisant uniquement des techniques de l’époque telles qu’elles étaient connues en Puisaye dans l’Yonne, à améliorer nos connaissances en castellologie. Créé par Michel Guyot, propriétaire et restaurateur du château de Saint-Fargeau, ce projet voit sa première pierre posée en 1997 et est prévu pour durer 25 années.

    Le chantier de Guédelon, réalisé sur une ancienne carrière boisée, présente plusieurs aspects :

    • touristique : le chantier se visite, avec plus de 200 000 personnnes accueillies en 2004 ;
    • pédagogique : le projet est ouvert et adapté aux visites scolaires et de groupe. Il permet notamment de découvrir les conditions de travail au Moyen âge des carriers, des tailleurs de pierre, des maçons, des bûcherons et charpentiers, des potiers, un forgeron, … ;
    • scientifique : le projet permet de mettre en pratique certaines connaissances historiques théoriques sur l’art de construire des châteaux forts ;
    • humain : le chantier a créé quarante-cinq emplois et deux cents personnes passionnées viennent bénévolement renforcer les équipes ;
    • social : L’emploi sur le chantier de jeunes en situation d’échec permet de les remettre sur les rails. L’an dernier, deux d’entre-eux ont réussi le CAP de tailleur de pierre.

    Le pont a été achevé en août 2002, constitué de 57 troncs de chêne et 670 clous forgés à la main.
    Le chantier emploie du personnel permanent et également des stagiaires. Il y a des animations, ainsi que des animaux.

  • Le Meaulnes, un Restaurant pas comme les autres

    Le Meaulnes, un Restaurant pas comme les autres

    Je me souviens avoir mangé, il y a quelques années, dans un restaurant pas comme les autres. C’était à Paris dans une petite rue coincée entre le quai des Grands-Augustins et la rue Saint-André des Arts. Cette petite rue s’appelle Gît-le-Cœur. Elle se situe en plein Quartier Latin. Elle est si étroite que les voitures n’y ont plus place et le piéton y est roi. Ce restaurant, c’est le Meaulnes Restaurant.

    L’originalité de ce restaurant apparaît très tôt ; par son aspect extérieur d’abord. Pas d’enseigne lumineuse ni de signes accrocheurs. Seul son nom, sur une petite plaque au dessus de la porte, révèle sa présence. Quelques fenêtres laissent bien entrevoir des tables et des mangeurs mais il faut y regarder à deux fois. Entrons.

    Après avoir franchi la porte, trois marches descendent dans la salle. Celle-ci ne ressemble en rien à un restaurant. Elle suggère tout à la fois une librairie, une brocante, une salle de classe, une galerie de peinture ou une petite salle de lecture dans une bibliothèque. Le décor est charmant. Les tables et les chaises de bois sont simples, un peu anciennes. Des lampes de chevet et des appliques éclairent le tout d’une lumière discrètement tamisée. Des centaines de livres sont rangés sur plusieurs étagères et tables basses. Un projecteur de diapositives diffuse une image fixe ; c’est un paysage ni riant ni triste, un souvenir sans doute. Bien en vue, un tableau noir est couvert de mots : une phrase et la pensée du jour. Quelques draperies, enfin, donnent à la salle, un caractère légèrement exotique. Installons-nous.

    Le Patron nous accueille et nous indique une table. Lui et son personnel font leur service calmement. Au Meaulnes Restaurant, on fait tout au fur et à mesure, sans stress ni précipitation. Si le client sait quant il entre, il ne sait pas quand il ressort. La soirée peut durer des heures. Mais on ne s’ennuie jamais. La carte est manuscrite et propose des dizaines d’entrées, des quantités de plats et des multitudes de desserts. Le choix n’est pas facile et l’on goûterait bien un peu de tout tant les descriptions sont poétiques et alléchantes. Le Patron règne en maître et seigneur sur son restaurant. C’est lui qui a fait la décoration, a placé les éclairages. C’est lui qui a pris les photos qui sont projetées. C’est lui qui est l’auteur des phrases et pensées du jour. C’est lui qui a conçu la carte. C’est lui qui surveille la salle et la cuisine et qui, au besoin, aide son personnel. Mais il règne également sur la clientèle. Commandons.

    Bloc de papier en main, le Patron vient prendre la commande. Si un doute subsistait, c’est à ce moment là que l’on comprend que l’on n’est vraiment pas dans un restaurant habituel. Le client a passé une demie-heure au minimum à faire son choix sur la carte. Qu’à cela ne tienne, c’est de toute façon le Patron lui-même qui décide ce que mangerons ses hôtes. Il prend pourtant le temps d’entendre les préférences de chacun. Mais il corrige au fur et à mesure. Considérant la tête et les goûts de ses clients, il leur annonce sans équivoque ce qu’il va leur servir. En général, très peu de plats commandés seront servis tels quels. Il modifie au moins une sauce ou mélange le plat désiré à un autre plat de son choix. Plus souvent, il change tout. Mangeons.

    Quelques dizaines de minutes après avoir commandé et l’appétit bien aiguisé, nous pensons pouvoir bientôt manger. Illusions. Au Meaulnes Restaurant où tout se fait au fur et à mesure sans stress ni précipitation, on sert chaque table l’une après l’autre. Il faut donc attendre. Là encore, le Patron a tout prévu. Tout au long des intermèdes précédant l’arrivée d’un plat le Patron apportera, une fois des paquets de centaines de cartes postales anciennes, une autre fois des livres de collection d’images d’Epinal. A un autre moment, il viendra raconter des histoires et anecdotes du vieux Paris. Plus tard dans la soirée, il philosophera volontiers autour d’un verre de vin rouge. Lorsque l’on demande à boire au Meaulnes Restaurant, on vous répondra immuablement : « Oui, tout de suite ». Le vin est servi très rapidement. Par contre, on ne voit jamais les carafes d’eau !

    La cuisine est très soignée et raffinée. Il est minuit, nous n’avons pas vu le temps passer.
    Plusieurs fois, j’ai voulu retourner au Meaulnes Restaurant ; je l’ai chaque fois trouvé fermé. Il faut dire que le Patron n’ouvre que quand il en a envie. Pas la peine de réserver donc.

  • Le canard aux oranges (petite recette cruelle)

    Le canard aux oranges (petite recette cruelle)

    Pour faire un bon canard aux oranges, il faut commencer la préparation dès la naissance du caneton. Il faudra pour cela soustraire ce dernier à sa mère dès l’éclosion de l’oeuf. Cette étape ne devrait pas poser de problème particulier. Si la mère proteste ou que le père se manifeste, un bon coup de pied devrait faire l’affaire et calmer tout le monde. Tout le secret de cette recette réside dans le fait que les oranges ne seront pas simplement un ingrédient de la cuisson mais qu’elles seront la nourriture principale du caneton durant sa croissance. Sa chaire prendra ainsi petit à petit le parfum et le goût des oranges. L’alimentation du caneton devra faire l’objet d’une attention particulière. On veillera à le gaver d’une céréale peu goûteuse (blé, orge ou flocon d’avoine) additionnée d’un décilitre de jus d’oranges fraîches par jour. La céréale est là pour engraisser le volatile et apporter une consistance ferme à sa viande. Le jus d’orange amène le goût au « cœur » de l’animal.

    Le mélange céréales et jus d’oranges est hautement indigeste pour la volaille en général. Il conviendra donc de ne pas déroger à ce régime même si le caneton y oppose quelque résistance. On n’hésitera pas, en cas de besoin, à le gaver de sa préparation quotidienne à l’aide d’un entonnoir ou d’un tube d’un bon diamètre.

    Il est bon de remarquer que le procédé du gavage n’est pas mis en œuvre seulement pour nourrir la volaille ; il est également utilisé par certains politiciens qui entendent rassasier les foules en leur servant des discours simples, populistes et rassembleurs. Mais revenons-en à notre recette !

    Il peut arriver que le caneton, lassé de son alimentation, vous accueille parfois l’œil triste et implorant alors que vous vous approchez pour le nourrir. En aucun cas, il ne faudra céder. Au contraire, vous marquerez votre détermination en doublant sa ration. L’engraissement n’en sera d’ailleurs que plus rapide.

    Après avoir bénéficié de ce régime alimentaire durant quelques mois, le caneton deviendra un canard dodu prêt à être mangé. Il faudra alors l’attraper et le tuer. En l’attrapant, on veillera à ne pas stresser l’animal ; la meilleure solution est de le saisir par derrière en lui tordant littéralement le cou. Si cela n’est pas possible, il reste quelques procédés qui ont fait leurs preuves : lui couper la tête à la hache ou lui l’écraser dans une machine à faire les lasagnes ou même le noyer dans la marre (attention au goût de terre s’il venait à en avaler).

    L’animal tué, le plumer, le cuire avec une ou deux oranges, l’assaisonner et le manger.

    Bon appétit.

  • Le Vin Jaune, si rare et si proche !

    Le Vin Jaune, si rare et si proche !

    Il existe dans le monde des quantités de vins différents. Ils savent chacun se distinguer par leur robe, leur parfum, leurs tanins ou encore par leur sucre ou leur acidité. La plupart sont vinifiés selon des méthodes bien établies, connues et maîtrisées. Il en est par contre quelques uns qui échappent aux règles habituelles de la vinification. Il en est même qui tirent parti de transformations naturelles dont personne n’a encore compris les subtilités. L’un d’entre eux est élaboré à quelques kilomètres seulement de notre chère Vallée. Mais peut-être l’avez-vous reconnu ? Le Vin Jaune ! Les vins du Jura étaient connus depuis de nombreux siècles. Leurs qualités étaient déjà contées et chantées au Moyen-Âge ; bien avant que la France ne découvre les vins de la Bourgogne et du Bordelais. Depuis des siècles, l’élaboration du Vin Jaune obéit à un processus qui garde aujourd’hui encore tout son mystère. Il est actuellement considéré par les œnologues comme l’un des meilleurs vins blancs au monde.

    Issu du cépage blanc Savagnin, le raisin qui est à la base du Vin Jaune est d’abord vinifié de manière tout à fait classique. Il est ensuite stocké dans des fûts de 228 litres pour un séjour de six ans et trois mois au minimum. Durant ces quelques années, un voile de levures formera une flore à la surface du liquide et protégera le vin d’une trop grande oxydation. Une partie du contenu s’évaporera mais le fût ne sera jamais ouvert ni ouillé (complété) pour ne pas troubler la délicate flore (cette transformation particulière est aussi exploitée dans la vinification des Jerez Fino). Après cette longue maturation, les fûts sont percés et dégustés. Une partie peut être jetée ; une autre est déclassée. Le reste, la moitié environ, a les qualités requises pour faire le Vin Jaune. Il arrive parfois (une fois par décennie environ) que la totalité de la récolte soit déclassée. Il n’est pas question de brader l’appellation.

    Le Vin Jaune est issu des vignobles du Jura (régions d’Arbois et de L’Etoile) ; les meilleurs vignes étant situées autour du village de Château-Chalon. Le Vin Jaune représente à peine plus de 40 hectares, tous domaines confondus : l’équivalent d’un petit parchet dans le Bordelais. Les terrains qui conviennent le mieux au Savagnin sont composés de marne bleue, grise ou noire. Le Vin Jaune est conditionné dans des bouteilles de 62 cl appelées « Clavelin ». La contenance est de 62 cl car c’est ce qui reste d’un litre après l’évaporation survenue durant plus de six années d’élevage en fût.

    Nous pourrions nous arrêter là, constatant combien ce produit est rare et précieux. Mais ce n’est pas fini : le Vin Jaune nous réserve quelques autres surprises !

    Le vieillissement ne fait pas peur au Vin Jaune. Après cinquante ou cent ans, il possède encore toute la vigueur de sa jeunesse. Et encore : c’est le seul vin au monde qui vieillit aussi bien dans un grenier que dans une cave. C’est également le seul vin blanc qui se boit chambré (15 à 17º). C’est aussi le seul vin que l’on peut ouvrir, refermer et apprécier à nouveau après plusieurs mois ou années.

    Le Vin Jaune est diversement apprécié. Il est vrai que ses parfums de noix verte et son acidité soutenue ont de quoi surprendre. Dans le Jura, on dit d’ailleurs que ce n’est qu’à partir de la sixième dégustation que l’on commence à s’habituer aux particularités de ce vin. Il accompagne aussi bien les fromages de nos contrées (Gruyère, Vacherin, Comté ou Combier) que les foie-gras ou les volailles.

    Santé !

  • La maladie de l’homme fol

    La maladie de l’homme fol

    Nous sommes entrés dans le troisième millénaire. C’est l’occasion pour notre rubrique dédiée aux plaisirs du palais de dresser un bilan. L’histoire de l’homme a été une succession d’évolutions. Certaines de ces évolutions se sont même avérées être des progrès pour l’humanité. La plupart hélas ne sont que fuite en avant et (auto-)destruction.

    Le domaine de l’alimentation, comme d’autres, a été marqué jusqu’au siècle passé par l’empirisme. Grâce à la sagesse et à l’expérience des anciens, nous savions que tel ou tel ingrédient était bon ou qu’un autre ne devait être consommé que dans certaines circonstances. Ces connaissances étaient transmises oralement de génération en génération. Elles augmentaient constamment. Petit à petit, les recherches scientifiques ont permis de mieux connaître les fondements des connaissances anciennes selon des démarches exactes et rigoureuses.

    Parallèlement à cela, notre civilisation occidentale a rejeté de plus en plus ses valeurs d’antan que sont la qualité, le bien-vivre, le travail bien fait pour se précipiter dans l’enrichissement rapide, la superficialité et la fracture sociale. La conséquence immédiate de ce mouvement est la négation des connaissances anciennes et l’utilisation rapide et immodérée des nouvelles connaissances scientifiques. Le seul critère devient l’argument économique.

    L’alimentaire n’échappe pas à ces changements de valeurs. Souvenons-nous que l’on trouvait sur le marché, il y a quelques années, de l’huile frelatée ou du vin coupé au méthanol. Des révélations récentes ont montré que des milliers de tonnes de beurre vendu en France était enrichi aux hydrocarbures. Je passe sur les œufs et les poulets industriels atteints de salmonellose ou les veaux engraissés aux hormones. La situation est grave. Tout est tellement bon pour faire du fric que l’on est même prêt à nous empoisonner pour cela.

    Aujourd’hui, on nous avoue nous avoir fait manger de la vache qui devient folle. Elle peut même rendre fou celui qui la mange. On confesse alors que ces vaches étaient nourries avec de la viande et que l’on ne savait pas que cela pouvait leur être fatal. On essaye de nous rassurer en nous racontant que seuls quelques morceaux de la bête sont incriminés, que la surveillance est de plus en plus grande, que l’on ne donnera plus jamais de viandes à ces grands herbivores. Balivernes. Le monde scientifique cherche et ne trouvera que lentement les réponses que nous n’aurons peut-être que dans plusieurs années. Pourtant un certain Steiner avait décrit, en 1923 déjà, comment des vaches nourries avec de la viande pourraient devenir folles. Notre irrespect de la connaissance ancienne a rangé ce propos aux oubliettes.

    Qui donc est le plus fou des deux : l’homme qui nourrit mal la vache ou la vache qui transmet une maladie à cause de la nourriture donnée par l’homme ? La vache n’est pas folle ; c’est l’homme qui est fou. C’est la maladie de l’homme fol !
    Pouvons-nous dès lors espérer que, prenant conscience de sa maladie, l’homme cherche la guérison, la voie de la sagesse et de la modération dans ses rapports avec la nature ? Oui, nous pouvons espérer ! Mais plus tard, beaucoup plus tard…

    Parlons maintenant de l’avenir immédiat. L’on nous fait manger des aliments qui contiennent plus ou moins d’OGM (organismes génétiquement modifiés) et l’on nous affirme, bien sûr, que cela n’est nocif ni pour l’homme ni pour la nature.

    Ces aliments ne sont que rarement identifiés comme contenant des OGM. Des essais récents ont montré que l’une des variétés de maïs OGM tue des papillons. Toujours aucun risque nous répète-t-on pourtant. Facile ! Face à la justice, il suffira de prouver que l’on ignorait les risques réels ; face aux personnes malades, on jettera quelques excuses et plusieurs millions de dollars en guise de consolation. Pourquoi cela ? Par manque de recul, d’années d’observation et de dimension humaine.

    Mais, espoir, il existe une solution. Nous sommes les consommateurs, donc les payeurs ; nous avons le pouvoir de décider. Pour décider, deux critères simples : lever le doute et se fier à son palais. Lever le doute, c’est exiger de connaître exactement le contenu, la provenance et la qualité de ce que l’on nous vend ; si le doute subsiste, c’est ne pas acheter. Se fier à son palais, c’est goûter avant de manger ; c’est savoir comparer pour rechercher la meilleure qualité, la meilleure saveur. L’intelligence et la connaissance auront ainsi raison de la maladie de l’homme fol. Utopie ? A vous d’en décider.

    Bon millénaire et bon appétit.

  • Œufs en Meurette

    Œufs en Meurette

    Un coup de cœur gustatif !

    Eau salée ou vin de Bourgogne ?

    Savez-vous que l’on fait, à la Vallée de Joux, les meilleurs Œufs en Meurette de toute la Bourgogne ?… Mais où donc ?… Et bien…: chez Mireille !

    Mireille, curieuse et fine gastronome, s’est particulièrement intéressée à la cuisine de l’Inde, du Pakistan et de la Bourgogne. Pour parfaire ses connaissances, elle a entrepris des voyages dans chacun de ces pays pour y étudier des recettes typiques et la manière de les servir. En Bourgogne, elle a été initiée par Bernard et Monique de Melin. Aujourd’hui, son plus grand plaisir, c’est de combler de bonheur une tablée de convives en leur préparant ses meilleures recettes mijotées.

    En Bourgogne, les fonds de bouteilles (uniquement les bonnes) de vin rouge sont utilisés pour faire des sauces. Chaque cuisinière garde, au coin de son fourneau, une cocote dans laquelle elle laisse mijoter ces fonds. Elle y a préalablement fait revenir quelques oignons, des lardons et deux ou trois carottes finement coupées. Elle y a également jeté un peu de poivre. A feu très doux, le vin mijoté réduit très lentement exhalant ainsi toutes les saveurs du pinot noir. Cela peut durer de trois à sept jours avant que la sauce ainsi obtenue ne soit prête. Ce long temps de cuisson est le principal secret de la réussite de cette préparation exceptionnelle. Elle peut alors être utilisée, peu importe la saison, soit dans un Bœuf Bourguignon soit pour y cuire des Œufs (en Meurette).

    Pour faire les Œufs en Meurette, chaque œuf est cassé dans un petit bol (le jaune doit rester entier). Il est ensuite jeté entier dans la sauce au vin durant trois petites minutes puis égoutté (dans le vocabulaire culinaire, on appelle cela : pocher). Saisi par la chaleur du liquide, l’œuf dessine les formes les plus inattendues, se colore de rouge violacé et fait de chaque assiette une composition unique. « Ne trouvez-vous pas que l’on dirait une robe de velours ? », questionnera Mireille. Avant d’être servi, l’œuf est nappé de sauce et entouré de croûtons aillés. Et là, c’est le bonheur le plus total, le paradis sur terre, le rêve le plus doux : chaque morceau d’œuf porté à la bouche, tout imbibé de liquide, rappelle les qualités du vin utilisé pour faire la sauce. S’il était légèrement acide, la sauce l’est aussi. Si, au contraire, il était rond avec des tanins fondus, la sauce est plus douce et plus délicate. Les lardons et les carottes ont pris le goût et la couleur du vin ; les oignons, eux, se sont mêlés au liquide en perdant toute consistance. Le tout est bien sûr accompagné du meilleur rouge de Bourgogne ; l’idéal étant de boire le même vin que celui qui a servi à faire la sauce. Chez Mireille, nous avons apprécié un Gevrey-Chambertin de 1963, mariage parfait entre un cru à maturité et une sauce à l’acidité discrète mais soutenue.

    Étonnamment, l’étymologie du mot meurette évoque l’eau salée plutôt que le vin. Il trouve en effet son origine dans muire, mot de l’ancien français et dans muria signifiant, en latin, saumure. Nous pensons que l’explication de cette origine est due à une évolution de la recette au travers des siècles. Au début, il s’agissait certainement de simples œufs pochés dans de l’eau salée allongée d’un peu de vinaigre. Puis, est-ce une erreur ou une expérience délibérée ?, une cuisinière (ou un cuisinier) aura essayé de pocher les œufs dans le vin mijoté que l’on trouvait sur chaque fourneau. Cela a aboutit à la recette que l’on connaît aujourd’hui.