Ce que nous mangeons

Essayer de déguster des plats typiques de la région ou du pays n’est pas toujours facile quand on est touristes et qu’on ne connaît pas de locaux (les personnes) qui auraient à coeur de nous surprendre avec un repas suédois dans leurs locaux (l’espace). Comme partout, on peut retrouver les classiques :  pizzeria, chinois, japonais, burger, indien, libanais et steakhouse. On peut entrer dans n’importe quel café et choisir dans la vitrine entre les sandwiches au pain mou, les salades ou les innombrables tranches de cheese cake ou de tourtes aux arômes variés, sans parler des viennoiseries.

On pourrait même trouver de la fondue au fromage ou du foie gras (à Stockholm).

Mais notre plaisir est de découvrir un peu (ce ne sera jamais comme chez l’habitant ) la cuisine du coin. Et ce qu’il y a de rigolo c’est de ne jamais trop savoir ce qu’on va recevoir : les morot, c’est bien du poisson non? Raté c’est les carottes ; et dillslungad farskpotatis ? Avec la traduction ça devient : pommes de terre fraîches jetées à l’aneth, miam. Mais il suffit d’une lettre parfois : « glasserade bedor » au lieu de « glasserade betor » . Et voilà un « lit vitré » au lieu de « betteraves glacées ». Toute une aventure quoi !

Mais passons aux choses sérieuses et illustrons par quelques exemples les spécialités que nous dégustons au gré de nos découvertes. Vous en aurez l’eau à la bouche !

Les « Bulle » : la pâtisserie par excellence que l’on trouve partout et que l’on mange en tous temps dans les cafés suédois. Le plus souvent à la cannelle, elle se décline fréquemment avec de la pistache ou de la cardamome. Leurs noms deviennent ainsi Kanelbulle ou Kardamombulle.
Les « Köttbullar » : des boules de viandes suédoises. C’est une des recettes les plus typiques de la Suède. Les boules sont accompagnées de pommes de terre purée, de quelques légumes de d’airelles (lingon en suédois). Les airelles ne sont pas sucrées.
Le « Löjrom » : des œufs de poissons, très très petits, absolument délicieux. Le seul produit de Suède avec une AOP. Il provient de Bothnian Bay dans la baltique au nord de la Suède. Le poisson qui produit ce caviar orange s’appelle le Coregonus albula. Dans les commerces, on trouve beaucoup de « caviar », plus variés que les œufs de lompes des commerces suisses, mais celui-là, on ne le trouve que dans quelques restaurants, dont le Domtrappkälaren à Uppsala.
Le « Confiterad äggula » : l’œuf confit. Selon les pays scandinaves, le jaune d’œuf est confit soit au sel soit à l’huile. En Suède, c’est la version à l’huile que nous voyons le plus souvent. L’œuf confit est servi comme un accompagnement ou comme une « sauce » à disposer sur le reste du plat.
Le « Raggmunk » : des galettes de pommes de terres et du lard rôtis. Les pommes de terre sont râpées et grillées et ressemblent à s’y méprendre à des röstis très fins. Le tout est accompagné de baies (airelles ou lingon en suédois) peu acides et pas sucrées.
Le « Biff Rydberg » : un ragoût de bœuf accompagné de pommes de terre, de sauce à la moutarde et d’un œuf confit. Le plat est accompagnée d’oignons et d’une sauce au vin rouge.
Le « Svenska ostar » : un plateau de fromage suédois. Il y a une belle diversité de fromages en Suède bien que ce ne soit pas aussi répandu que dans notre pays. Le plateau est accompagné de pain croustillant et de confiture (non-sucrée) d’airelles (lingon en suédois).
Dégustation (de gauche à droite) de « varmrökt lax », « rödbetssill », « currysill » : saumon fumé à chaud, harengs avec une sauce aux betteraves rouges, harengs avec une sauce au curry. Les sauces sont très natures (sans sucre) ; elles accompagnent parfaitement les harengs. Le saumon est local ; sa qualité est parfaite, bien au-dessus de ce que l’on connaît en Suisse.
Le « Tartar på gös » : un tartare de sandre accompagné de fraises blanches et d’un œuf confit. Le plat est agrémenté d’une huile d’olive pressée à froid.
Le « Friterat slag av sej » : du lieu noir frit délicatement en préservant le juteux de la chaire du poisson. L’accompagnement est fait de légumes, de concombres au vinaigre et de purée de pommes de terre. Le citron est grillé comme c’est souvent le cas en Suède.
Une « Delikatesstallrik » : une assiette de dégustation. Celle-ci comprend de gauche à droite : du saumon très fumé accompagné de crème acidulée à la ciboulette, une mousse de crevette avec une sauce au persil, un cocktail d’écrevisses, une tranche de gâteau au fromage accompagnée d’œufs de saumon, du saumon peu fumé accompagné d’une sauce à la moutarde.
La « Fisksoppa » : la soupe de poisson. Il s’agit en fait plus d’une bouillabaisse que d’une soupe de poisson. Elle contient en effet des morceaux de poissons, des crustacés, des légumes et des herbettes. Très délicatement préparée, elle rappelle la pôchouse. Elle est accompagnée d’un aïoli.
Le « Rödtunga » : le filet de sole grillé au beurre brun. Le poisson est accompagné de betterave rouge, de câpres et de quelques poids mange-tout ; un peu d’huile d’olives et du citron ; quelques pommes de terre vapeur.

Nous mangeons très bien en Suède. La cuisine y est soignée et recherchée. Elle met en valeur les produits et les recettes traditionnelles du pays.